Infos Sociales

Le droit des personnes handicapées à une vie affective : création du Collectif handicaps et sexualité

Suite au colloque « Dépendance physique et sexualité », en avril 2007 à Strasbourg, l’Association française contre les myopathies (AFM), l’Association des paralysés de France (APF), la Coordination handicap autonomie (CHA) et Handicap international ont officiellement constitué, vendredi 7 mars à Paris, le « Collectif Handicaps et sexualités ». Le préambule du texte fondateur de ce comité souligne qu’à son origine se trouvent les demandes exprimées avec force et qui concernent l’information, l’écoute, la prise en compte par les pouvoirs publics des problématiques, de l’aide concrète au bien-être, au plaisir et à la sexualité. Les objectifs du collectif sont de revendiquer, proposer et
promouvoir la mise en oeuvre d’actions favorisant l’épanouissement et le respect de la vie intime, affective et sexuelle des personnes en situation de handicap quel que soit leur âge.

361685052.JPG

Les actions proposées sont :

  • La prise en compte des dimensions éthique et juridique
  • La sensibilisation, le lobbying et plaidoyer auprès du grand public et de l’ensemble des acteurs concernés
  • Le conseil, l’orientation et l’accompagnement
  • La formation de l’ensemble des intervenants des secteurs sanitaires, sociaux et médicosociaux
  • L’assistance érotique et/ou sexuelle.

 

Vu pour vous sur le net

Aide au départ pour les enfants en situation de handicap (Philippe Dubois , Lionel Edouard). Une convention Jeunesse au Plein Air (JPA) / Agence Nationale des Chèques Vacances (ANCV) peut faciliter le départ des enfants en situation de handicap, en séjours de vacances et en classes de découverte.Les enfants doivent avoir une reconnaissance de handicap (notification de la CDA). L’aide versée peut permettre de participer, par exemple, au financement d’un accompagnateur ou de matériel spécialisé. Pour bénéficier de cette aide, le séjour doit être co-financé. En 2008, elle est d’environ 30% du coût du séjour (en incluant le surcoût lié au handicap). En revanche, le quotient familial doit être inférieur ou égal à 800. Pour tout renseignement complémentaire, vous pouvez vous adresser au comité départemental de la JPA ou au siège de la JPA : www.jpa.asso.fr / Anne Carayon : a.carayon@jpa. asso.fr / Bruno André-Burel : b.andreburel@jpa.asso.fr

Guide pour la scolarisation des enfants et adolescents handicapés (Philippe Dubois, Jean Philippe Laffaille)
Ce guide pratique aborde successivement les grands thèmes suivants :

  • les MDPH, les aides aux familles
  • le parcours de formation personnalisé,
  • l’auxiliaire de vie scolaire,
  • le matériel pédagogique adapté,
  • les aménagements pour examens,
  • les CLIS, les UPI,
  • les SESSAD,
  • les établissements médicosociaux,
  • l’enseignement à distance,
  • les élèves hospitalisés,
  • les sorties et voyages scolaires,
  • le stage en entreprise,
  • les aides spécifiques pour petite enfance,
  • l’accès aux études supérieures.

Le guide intègre les directives et les dispositions réglementaires liées à l’application de la du 11 février 2005. Une liste toutes les MDPH du territoire français est fournie. Pour télécharger le guide en pdf, copier- coller ce lien dans votre
navigateur : http://media.education.gouv. fr/file/60/6/20606.pdf

Aide Handicap Ecole

N° Azur : 0 810 55 55 00,  e-mail : aidehandicapecole@education.gouv.fr.
« Aide Handicap École » a été mis en place par le ministère de l’Éducation nationale, le 27 août 2007. Il apporte aux familles des réponses rapides, des aides concrètes et efficaces dans la gestion de leurs dossiers.

Juin 2008 : un espoir ?

(Jean-louis Fontaine. Point de vue dans « le Monde »)
Allons-nous, enfin, vers une autre façon de considérer le handicap et les personnes handicapées ?

Nous le saurons vite : la Conférence nationale sur le handicap du 10 juin, présidée par le Chef de l’Etat nous le dira. Faut-il que le malaise soit
important pour que des dizaines de milliers de personnes handicapées, tous handicaps confondus, descendent dans la rue le 29 mars dernier ? Les personnes handicapées n’ont jamais demandé à être « assistées » ou à vivre de la « charité publique ». Elles veulent seulement
être respectées et qu’on leur permettre de vivre dignement. Il faut reconnaître qu’elles n’ont guère été concernées par les discours adressés à « la France qui se lève tôt ».

Et pourtant... Ne devraient-elles pas être aussi intéressées au retour à l’emploi ? Pouvoir vivre grâce au fruit de son travail est une des clés de l’intégration sociale.
- Exclues du monde du travail, car il y a presque trois fois plus de chômeurs chez les personnes handicapées qu’ailleurs.
- Pénalisées dans l’accès à l’éducation, au logement, aux loisirs ou au crédit, les personnes handicapées doivent « survivre » dans des conditions indignes dans notre République. Il faut espérer que 2008 marque un tournant dans la prise en considération du handicap.
La loi du 11 février 2005 a introduit la notion de « personne en situation de handicap » : cela a peut-être amorcé la « banalisation » du handicap qui est souhaitable. Lors de la Conférence nationale, il faudra aussi rester réaliste et lucide, en n’oubliant pas ceux qui ne peuvent pas, ou plus, travailler. Ils ne doivent pas être pénalisés encore plus et doivent pouvoir vivre dignement aussi. Le handicap est une problématique qui impose une prise en charge individuelle, adaptée à chacun si l’on veut être équitable. La compensation doit être personnalisée. Il est évident que cela nécessite des moyens. Mais que penser quand on constate que la Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie (CNSA) annonce un excédent de 481 millions d’euros pour 2007 !
Le moment est venu, trois ans après, de faire le point. La loi « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » doit prendre son véritable sens. Egalité des droits et des chances, grâce à une égalité de traitement sur le marché de l’emploi. Citoyenneté garantie par un revenu décent et une dignité retrouvée. La Conférence nationale devra être le moment de faire appel à la participation des personnes handicapées pour construire leur avenir.

Poitiers

Les 19 et 20 mai 2008 lors de journées d’études « Sexualités et handicaps » organisée par la Société Francophone d’Etudes et de Recherches sur les handicaps de l’enfant » Chantal Bruno et Cathy Laurin ont fait une communication (voir « Paroles de parents ») sous la forme d’un poster « dialogue » intitulé « Sens interdits ».
Sur la base de regards croisés entre un parent et un professionnel, il s’agit d’interroger les représentations rattachées à la sexualité afin de mettre en évidence la notion de plaisir et de son nécessaire apprentissage. Entre « l’impossibilité physique » présupposée et l’interdit
posé de différentes manières, le corps « handicapé » est désavoué dans sa dimension désirante, privé de sensations qui pourraient à voir avec l’amour autre que chaste. Il y a pourtant urgence et nécessité à dire ce que vivent les accompagnants et qui parfois leur fait
violence. Toutes ces marques visibles d’une sexualité en attente qu’ils choisissent souvent de nier pour se protéger de l’idée qu’ils peuvent à la fois susciter du désir et dans un même temps être maltraitant en ignorant cette dimension de l’autre.
Des regards croisés sont susceptibles d’apporter des éléments de réflexion sur le vécu et la pensée des accompagnants de proximité que sont les parents et les soignants ; d’encourager es proches à appréhender de manière différente les expressions de la sexualité des personnes accompagnées ; de permettre un épanouissement de ces dernières en favorisant des conditions et des pratiques susceptibles d’envisager un
corps plaisir. La confrontation de deux points de vue différents et pourtant semblables montrent la nécessité d’un travail ensemble et permet de trouver ou de retrouver l’origine de ce qui nous empêche d’investir la personne en situation de dépendance comme un être sexué, en lui déniant l’accès à une sexualité synonyme de procréation. L’échange de points de vue permet d’imaginer un autre investissement de la personne. Pour des proches-aidants familiaux ou professionnels qui dépasseraient l’idée d’une sexualité-procréation, il deviendrait possible
d’envisager la notion d’un « droit » au plaisir des personnes accompagnées.

Sens interdits

Ou encore interdits de sens. Etre aveugles au point de ne pas se rendre compte que ce que nous vivons tous c’est la même difficulté : notre propre sexualité. Devenir sourds à ce que dit ou signifie l’autre pour ne pas se sentir soi-même en danger. Alors rester muets parce que tout ce que nous avons choisi de ne plus voir et de ne plus entendre, c’est ce dont nous ne pouvons jamais parler. Il est temps d’accepter de regarder et d’entendre ce qui est dit, pour pouvoir enfin parler.

Bibliographie
Bruno C. : Enfance gommée
Gardou C. & coll. : Le handicap en visage : Professionnels auprès de personnes handicapées
Zucman E. : Accompagner la personne polyhandicapée

Les commentaires sont fermés.