BAC

Le baccalauréat : une épreuve de fond pour les élèves handicapés

ou : Quand l’école de la république maltraite ses élèves handicapés

Passer le bac quand on est porteur d’un handicap  est une épreuve de fond que bien peu d’adultes   « décideurs » seraient en mesure de passer avec succès ! Sur le papier de nombreux aménagements sont possibles, dans la droite ligne d’ailleurs de la compensation et de l’égalité des chances. Sur le terrain la mise en œuvre  de ces aménagements raconte une toute autre histoire.

Car malgré les divers aménagements d’examens possibles les épreuves du baccalauréat  équivalent à un marathon semé d’embûches.

Mon fils a demandé et obtenu toute une séries d’aménagements des épreuves dont la majoration d’un ½ du temps d’épreuves avec temps de pause et de repos, la possibilité d’être dans une salle isolée, accompagné par un secrétaire scripteur, l’utilisation d’un ordinateur, l’adaptation de l’épreuve de géographie.  Vous vous demandez alors pourquoi ce cri de colère ?

D’abord parce que nous avions aussi demandé à ce qu’il passe le bac dans son lycée d’affectation ou dans un autre lycée de proximité. Evidemment cela a été refusé et il est convoqué dans un lycée difficilement accessible. Donc à lui de connaître la joie des embouteillages, la fatigue supplémentaire, comme tous les autres élèves me diraient vous. Et bien non car cet élève en particulier est handicapé moteur, il se déplace en fauteuil électrique, ce qui veut dire qu’il a besoin d’un transport adapté sur commande  pour aller sur le centre d’examen. Cela veut aussi dire qu’il lui faut plus de temps que d’autres pour se lever, s’habiller, déjeuner, s’installer dans le transport… Et puis il y a le mi-temps majoré des épreuves : Ha ! La belle invention ! Le 18 juin, les élèves de terminale L passeront de 8h à 12h l’épreuve d’histoire- géographie et de 14h à 16h l’épreuve de littérature. Six heures d’épreuves donc pour nos élèves « ordinaires », avec un mi-temps supplémentaire cela fait …9 heures d’épreuves ! Et côté organisation voilà les différentes possibilités :

Scenario 1 : épreuve d’histoire –géographie de 6 h du matin à 12h, littérature de 14 à 16heures

L’avantage de ce scénario est le respect du temps de pause de 2 heures, comme les autres élèves, pour déjeuner et se ressourcer avant l’épreuve de l’après-midi. Le désavantage parle de lui-même. D’ailleurs, trouveront-ils des enseignants pour surveiller à l’aube ?

Scénario 2 : épreuve d’histoire géographie de 8h à 14 h, littérature de 16 à 18 heures.

Dans ce scénario on respecte toujours les deux heures de temps de pause du déjeuner, reste les 9 heures d’épreuves…

Scenario 3 (qui se profile à l’horizon) le mi-temps n’est pas respecté car les deux épreuves se chevauchent, les deux heures de pause se transforment en une heure.  Bref, l’élève handicapé est le dindon de la farce qui, sous couvert d’égalité  entre les candidats, se retrouve déchu de ses droits à une égalité de chances.

 Que l’école de la République soit rassurée, les aménagements proposés ne créeront pas d’inégalité au détriment des candidats valides.

Une maman en colère

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