Le centre de ressources multi handicap1 a publié en mars dernier une étude sous le titre : Le conseil de la vie sociale, levier de changement : une citoyenneté en mouvement…
Tout en vous invitant à lire l’intégralité de cette étude réalisée avec le concours d’établissements accueillant des personnes adultes handicapées (Pdf, 113 pages.) nous reprenons ici quelques éléments de la conclusion.
Le terme de « famille » disparaît pour laisser la place au statut juridique de représentant légal qui pourrait venir occulter le champ de la relation affective et du lien familial sans être compensé par des mesures d’accompagnement. Ainsi, si l’engagement des acteurs paraît indispensable pour que cette instance (le CVS) fonctionne et produise une réflexion partagée, leur engagement et leur rôle ne sont pas précisés ; en particulier, en ce qui concerne les familles.
Au vu des difficultés qu’éprouvent certaines associations pour favoriser l’engagement et l’implication de nouveaux parents et à la lecture des textes sur le conseil de la vie sociale, l’évolution pourrait être la disparition d’associations de parents par manque de bénévoles au profit d’associations d’usagers capables de faire reconnaître leurs droits. Cela pourrait être considéré pour l’expression des droits de la personne accueillie, comme une avancée, voire un aboutissement. Cependant, il est nécessaire de s’interroger sur cette évolution. En quoi celle-ci contribue-t-elle à l’exercice de la citoyenneté pour TOUS ? Qu’en est-il de la préservation et de la défense des droits des personnes accueillies, lorsque l’on observe la raréfaction de représentants capables de défendre les personnes les plus fragiles ne pouvant se représenter elles-mêmes, telles que les personnes polyhandicapées ?
Par ailleurs, il est nécessaire de disposer au sein des conseils de la vie sociale d’un participant, au moins, qui occupe une place spécifique, permettant à chacun d’intervenir sans avoir à se défendre, se justifier, mais surtout en centrant l’écoute et la parole sur les personnes accueillies. C’est assurément la place d’un président de séance, tel qu’on peut l’envisager dans une instance parlementaire, mais elle ne correspond pas à celle d’une personne polyhandicapée au sein du conseil de la vie sociale.
Il y aurait un déni du handicap à considérer qu’il suffit de prendre une fonction pour l’occuper et un déni des droits du citoyen à évincer une personne au motif de son handicap.
Ndlr : Voilà matière à réflexion non ?
1 http://www.crmh.fr/crmh/cms/10/accueil.dhtml : « Bâtir le devenir de la personne polyhandicapée »