• 5 ans pour un faureuil ?

     Qu'en est-il du délai de cinq ans

    pour obtenir un nouveau fauteuil roulant ?

     

    Pour obtenir un nouveau fauteuil roulant, un délai de cinq ans entre deux achats, était imposé afin de bénéficier d'une intervention financière.

     

    Cette règle vient de voler en éclats, suite à la condamnation de la CPAM par la cour d'appel de Montpellier.

     

    En 2010 une personne handicapée souhaite charger de fauteuil roulant. Le précédent avait été acquis en 2008. La CPAM a refusé ce renouvellement malgré la prescription du médecin.

     

    Une première décision de justice, en 2012, a entériné la décision de la CPAM.

     

    L'affaire a été portée en appel auprès de la cour d'appel de Montpellier.

     

    Celle-ci a donné tort à la CPAM en constatant que ce délai de cinq ans n’est inscrit nulle part dans la loi sauf en ce qui concerne un fauteuil roulant électrique doté d'un dispositif monte marche très spécifique, et  en ordonnant la mise en application de l'intervention due pour ce renouvellement.

     

    La caisse primaire d'assurance maladie a été condamnée à verser la somme de 3 000 euros en dommages et intérêts par le fait que la caisse avait retardé de deux ans le renouvellement du fauteuil en se basant sur une règle qui n'existait pas légalement.

     

    Pour plus d'informations

    • articles L. 165 1 et R 165 1 du code de la sécurité sociale 
    • arrêt de la cour d'appel de Montpellier du 9 janvier 2013
  • Une maman témoigne ...

    C’est le petit matin. Je dois écrire ce texte pour midi. Mon corps me fait mal, mon esprit inquiet et mes angoisses empêchent mes doigts d’avoir une dextérité correcte, mes pensées peinent à s’inscrire mais je sais que je peux encore suffisamment maîtriser mon environnement pour pallier à ces petites déficiences momentanées de mon corps. Je me sens encore « au gouvernail » : mon esprit et mon corps se complètent, se suppléent, se désaccordent parfois mais se réconcilient aussi pour que je reste sujet de ma vie.

     

    Mais toi, mon fils que la maladie a rendu si dépendant, à qui appartient ton corps ?

     

    Quand tu ne peux plus bouger, plus parler, et communiquer uniquement si l’Autre veut bien prendre le temps de se mettre à l’écoute de ce QUE TU EXPRIMES, ton corps et ton esprit ne font-ils encore qu’un ?

    Que reste-t-il du sujet, de ta dignité quand on ose décider à ta place ce qui est bon pour toi, ce qui est interdit au nom de risques médicaux évalués par des personnes qui ne te connaissent pas, quand on se permet de te renvoyer sans ton consentement de ton lieu de vie parce que ta mère a osé dire trop fort, trop violemment trop émotionnellement que ton corps souffrait, que ta peau était fragile, que ta bouche était desséchée, a osé te donner à boire parce que tu le réclamais ?

    Ton corps t’appartient-il quand il réclame d’être « nursé », apaisé, caressé, quand il réclame, souvent par la somatisation parce que c’est seulement comme ça que ton esprit et ton corps fonctionnent encore ensemble, et qu’à cela  on répond au mieux par « des protocoles » affichés au mur pour un personnel débordé, mal formé, qui change toujours et pour qui le corps, ton corps, la chair de ma chair, est devenu un objet qu’on manipule, qu’on soigne ou qu’on lave au rythme d’un emploi du temps qui est celui de l’institution et pas celui de ta vie.

     

    Et pourtant ton corps exprime et il n’est pas d’instant où tu ne te réappropries pas ton corps car ton corps reste ton ancre existentielle au monde.

    Tes sensations, ton espace psychique, tes volontés même difficiles à décrypter existent.

    Est-ce un crime que d’obliger à les faire prendre en compte, à ne pas accepter qu’au prétexte de tes  troubles cognitifs et de ta vulnérabilité, ton corps soit la proie de tant d’enjeux et qu’aujourd’hui au nom d’intérêts qui n’ont rien à voir avec les fallacieuses notions de sérénité, de vigilance, de précaution…tu attendes désespérément qu’un accompagnement digne de ce nom te permette de vivre décemment la singularité de ta dépendance, que tu restes une personne traitée dans sa globalité et non pas comme un corps morcelé dont chaque intervenant aurait en charge une partie.

    Cessons de parler « d’actes », et mettons un peu plus de sens et de ressenti et de parole dans les gestes d’accompagnement : que ces gestes soient au plus près de ce qui est « bon », acceptable et compréhensible pour celui qui les reçoit.

    Ce qui est bon, ce qui fait du bien, ce qui donne du plaisir, ce qui fait que chaque moment de la vie a encore du sens, ce qui fait encore du lien avec les autres, même quand il y a souffrance ou impuissance, ce qui fait qu’on est encore un humain parmi les humain , c’est ça se réapproprier son corps.

    Car si en grande situation de dépendance, l’Autre n’est pas là pour être celui par qui on peut se réapproprier son corps, quelque soit le degré de dépendance, nous serons de plus en plus nombreux à demander l’euthanasie et la société en sera responsable, si elle n’est pas capable de mettre en place les conditions d’un accompagnement adapté de qualité

  • Appel à témoignages

    Bonjour,

    Je suis rédactrice de presse et je prépare actuellement un livre sur le handicap.

    Cet ouvrage portera plus particulièrement sur les familles dont les enfants handicapés ne trouvent aucun accueil ou aucun accueil adapté, et qui se retrouvent ainsi au bord du chemin et de la société. Des familles qui rencontrent de gros problèmes pour faire appliquer la loi que ce soit dans le droit à l'emploi, à la scolarisation, à l'éducation, aux soins, aux loisirs... Cela concernerait autant l'accueil en école ordinaire qu'en classe adaptée ou établissement spécialisé.
    Un état des lieux invitant à la mobilisation plus qu'à l'apitoiement.
    Cet ouvrage s'appuiera en priorité sur les témoignages des familles. Des faits et de la réalité bien concrète, mise en parallèle avec les lois censées régir le handicap. Viendront s'ajouter le regard et l'expérience de professionnels reconnus pour chaque catégorie de handicap abordé (maladies génétiques, autisme, handicap sensoriel, polyhandicap et handicap psychique).

    J'aimerais savoir si vous pouvez me mettre en contact avec des familles concernées par le handicap, notamment moteur, et par ce sujet, désireuses d'apporter leur témoignage et dont la situation pourrait être emblématique de la considération du handicap en France.

    Je vous remercie pour votre réponse.
    Cordialement.

    Frédérique Meunier
    http://www.frederiquemeunier.net